Nous avons à cœur de développer des formations qui aient du sens et qui soient véritablement utiles. C’est pourquoi nous mesurons attentivement leur impact auprès de nos participants en leur faisant remplir un questionnaire en fin de chaque formation, puis trois mois plus tard et six mois après pour ceux qui ont suivi les 2 niveaux. Après plus de 100 heures de formation et plus de 100 médecins formés, les résultats sont particulièrement satisfaisants. Voici la synthèse des résultats obtenus.
Une situation professionnelle toujours difficile
La situation des médecins généralistes en Italie reste très difficile, marquée par plusieurs aspects critiques : une pénurie importante de professionnels, des conditions de travail difficiles et des réformes insuffisantes1Sources : rapports et articles sur Osservatoriocpi.unicatt.it, Agenas.gov.it et Obiettivolavoro.it.
Depuis 2010, l’Italie souffre d’un phénomène de désertification médicale causé par de nombreux départs à la retraite et un renouvellement insuffisant de la population médicale. Entre 2022 et 2028, on estime que 10 800 médecins généralistes quitteront la profession sans être remplacés, ce qui pourrait laisser 15 millions d’Italiens sans médecin généraliste. Cette situation résulte de l’effondrement démographique, mais aussi d’une mauvaise planification de l’offre médicale, conjuguée à un numerus clausus restrictif et à des bourses insuffisantes pour la formation en médecine générale.
Les généralistes peuvent prendre en charge jusqu'à 1 500 patients chacun, ce qui correspond à une moyenne de 40 consultations par jour.
Les médecins généralistes, qui jouent un rôle clé dans la prévention et les soins primaires, peuvent prendre en charge jusqu’à 1 500 patients chacun, ce qui correspond à une moyenne de 40 consultations par jour. De plus, leur rémunération (52 000 € brut annuel en moyenne2Le revenu d’un médecin généraliste dépend de plusieurs facteurs : primes, indemnités, ancienneté et nombre de patients. Selon une étude récente publiée par le ministère de l’économie et des finances (MEF), le salaire annuel brut moyen d’un médecin généraliste en Italie se situe entre 49 000 et 85 000 euros.) reste insuffisante, car ils doivent couvrir eux-mêmes leurs charges professionnelles (loyer, matériel, personnel, etc.), ce qui réduit drastiquement leur revenu net. La surcharge de travail et l’absence de congés maladie ou de remplacements aggravent encore la situation.
Pour moderniser le système, des réformes visent à renforcer les soins de proximité avec la création de Centres de Santé et une transition numérique, incluant la télémédecine et des outils connectés. Cependant, ces projets manquent parfois de cohérence et peinent à répondre aux besoins spécifiques des différentes régions. Par ailleurs, l’augmentation des salaires, la défiscalisation et les allocations spécifiques pour les personnes travaillant dans le service de santé publique sont en cours de discussion, mais leur mise en œuvre reste incertaine.
Concilier les contraintes croissantes tout en conservant une approche humaine, essentielle à leur rôle.
Ces conditions ont un impact non seulement sur l’état psychologique des médecins, mais aussi sur leur relation avec les patients. La surcharge de travail limite le temps disponible pour chaque consultation, ce qui rend difficile l’approfondissement des problèmes individuels. De plus, l’essor des outils numériques et l’accès facile à de l’information médicale pas toujours fiable, font que les patients exigent de plus en plus des solutions rapides et contestables. Les généralistes doivent donc essayer de concilier ces contraintes croissantes tout en conservant une approche humaine, essentielle à leur rôle.
Compétences mentales : la grande absente des formations initiales et continues
Dans les études initiales comme dans les programmes de formation continue, l’enseignement aux compétences mentales est encore largement négligé. Ces compétences, qui désignent les connaissances et les outils favorisant une meilleure compréhension et gestion de l’esprit, comprennent l’attention focalisée, le bien-être subjectif, l’équilibre émotionnel, la résilience cognitive et les aptitudes prosociales.
Les comportements et attitudes spécifiques qui en découlent sont aujourd’hui plus qu’essentiels pour vivre et travailler sereinement et de manière plus efficace.
Nous estimons qu'il est urgent d'intégrer l'acquisition de ces compétences à grande échelle dans les programmes de formation initiale et continue.
Compte tenu des nombreux défis auxquels les médecins sont confrontés et de leur état actuel d’épuisement et de découragement, la valeur et l’efficacité de ces formations sont incontestables. Ceci est d’autant plus vrai si l’on considère les excellents résultats que nous avons obtenus au cours des 18 derniers mois. C’est pourquoi, nous estimons qu’il est urgent d’intégrer l’acquisition de ces compétences à grande échelle dans les programmes de formation des étudiants en médecine et dans la formation continue des professionnels de la santé.
Un programme sur-mesure
C’est dans ce contexte que le Service Sanitaire de la Toscane (SST) nous a demandé de développer des formations à destination des médecins généralistes. Nous avons ainsi conçu deux programmes de formation :
- Un niveau 1, intitulé « Prévention du burn-out : focus sur la pleine conscience et la gestion du stress », et
- Un niveau 2, intitulé « Pleine conscience : émotions dans les relations, communication efficace et gestion des conflits ».
Ces programmes de formation, d’une durée de 18 heures chacun, sont divisés en six sessions de trois heures.
Entre mai 2023 et octobre 2024, nous avons réalisé cinq éditions de niveau 1 et une édition de niveau 2, totalisant 108 heures de formation auprès de 102 médecins.
Pour être véritablement efficace sur le long terme, ce type de formation nécessite un soutien régulier. C’est pourquoi nous avons conçu un programme d’accompagnement qui sera mis en place en 2025.
Des résultats extrêmement satisfaisants !
Fin 2024, nous avons obtenu, pour nos six éditions de formation, un taux de satisfaction de 100 % et un taux de recommandation de 100 %.
Les résultats et les témoignages que nous recevons des médecins sont éloquents et valident la façon dont nous développons et délivrons nos contenus. Nous nous efforçons d’offrir un large éventail d’outils pédagogiques pour répondre à la diversité des expériences, des attentes et des besoins individuels de nos participants.
Nous sommes véritablement impressionnés par l’attitude des médecins que nous formons. Malgré un scepticisme initial à l’égard de sujets nouveaux et peu répandus professionnellement, tous s’engagent sérieusement dans la formation et saisissent l’occasion de se confronter à de nouvelles expériences mentales, ce qui renforce d’autant leur détermination à acquérir ces nouvelles compétences.
Voici une synthèse des statistiques de nos six éditions de formation,
ainsi que quelques témoignages de médecins de la dernière édition :
Document : lien
Nous remercions chaleureusement le Service Sanitaire de la Toscane pour la confiance qu’il nous accorde, ainsi que tous les médecins qui nous suivent avec enthousiasme.
Nous vous souhaitons à toutes et tous une excellente fin d’année,
Laurent & Valentina
Image modifiée. Crédit image originale : Phillip Dvorak